Robert Pichette
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Source: Gérard Sirois, Communications New Brunswick
Biographie
Né à Edmundston, N.-B., le 7 août 1936. Études à l’Académie Conway (Edmundston), au Collège Saint-Louis (Edmundston) et au Collège de Saint-Laurent (Montréal). Fut animateur et réalisateur à la radio et à la télévision. Fonctionnaire à la retraite des gouvernements du Nouveau-Brunswick et du Canada. Il fut, entre autres, sous-ministre du Premier ministre Louis J. Robichaud ; premier directeur des Affaires culturelles du N.-B. ; représentant du Commissaire aux langues officielles dans les provinces Atlantiques. Il a corédigé la Loi sur les langues officielles du N.-B. et il est le créateur du drapeau de la province. Journaliste, chroniqueur et éditorialiste à L’Acadie Nouvelle, au Telegraph Journal et The Globe & Mail entre autres publications. Auteur d’une vingtaine de livres traitant surtout de l’histoire de l’Acadie et du Nouveau-Brunswick.
Quelle influence le Nouveau-Brunswick a-t-il eu sur votre œuvre?
J’ai développé très tôt, dès le Collège Saint-Louis d’Edmundston, une fascination pour l’histoire en général et du Nouveau-Brunswick en particulier, puis de l’Acadie ; à telle enseigne que j’ai été membre fondateur de la Société historique du Madawaska, en 1954, à l’âge de 17 ans. J’écrivais déjà de courts billets à saveur historique dans l’hebdomadaire Le Madawaska, y étant fortement encouragé par son éditeur propriétaire, feu Gaspard Boucher.
Avec le temps, doté d’un bagage de connaissances plus étoffées et, surtout, d’une véritable méthodologie de recherche et d’écriture, le Nouveau-Brunswick a constamment, ou presque, fait partie de mes livres et autres publications.
Il va sans dire que le Nouveau-Brunswick a été naturellement, et constamment, le moteur principal de mes éditoriaux et chroniques, tant en français qu’en anglais.
Quel est votre livre néo-brunswickois préféré? Pour quelle(s) raison(s)?
Je conserve dans ma bibliothèque un livre qui tombe en lambeaux tant il a été consulté souvent et qu’il continue de l’être. C’est un livre fascinant malgré son côté savant et officiel. Il s’agit de l’ouvrage d’Alan Rayburn, Geographical Names of New Brunswick, publié à Ottawa en 1975. Hélas! Il n’y a pas de version française de cet ouvrage indispensable, un peu vieillot maintenant, dans lequel foisonne une mine de renseignements historiques et toponymiques. On y voit clairement la marque des trois cultures – francophone, anglophone et amérindienne – qui ont façonné le Nouveau-Brunswick. Voilà une œuvre à rééditer, à augmenter, à corriger et à répandre largement tant elle est un fidèle reflet du Nouveau-Brunswick.
Selon vous, quel est le point culminant de votre carrière jusqu'à présent?
Il y en eut deux. Le premier n’avait rien de littéraire, au contraire! De septembre 1963 à novembre 1970, j’ai été d’abord, chef de cabinet adjoint du Premier ministre Louis J. Robichaud, puis chef de cabinet, c’est-à-dire son sous-ministre. Ce fut une époque passionnante. Louis Robichaud, humaniste pragmatique, doté d’une intelligence supérieure, bouleversa heureusement et durablement la gouvernance de la province. Ce fut un privilège que d’être associé au quotidien avec l’artisan de ces bouleversements qui ont modernisé le Nouveau-Brunswick.
Le second m’a estomaqué. J’aurais dû savoir mieux. En 2006, le Centre d’études acadiennes de l’Université de Moncton – une institution que j’ai vu naître et grandir dans la cuisine de la maison de Louis Robichaud – publiait un de mes livres : Le pays appelé l’Acadie : Réflexions sur des commémorations. J’avais écrit un avant-propos au vitriol dont je ne changerais pas un mot, pas une virgule. Tout le petit monde « intellectuel » (et d’autres petits oiseaux qui le sont moins!) s’en mêla. On voulut censurer l’ouvrage, prouvant que j’avais raison, et il eut même une très réelle menace de poursuite judiciaire. Le Conseil des gouverneurs de l’Université s’émut au point de recevoir les « personnalités » courroucées pour leur exprimer les « profonds regrets » de l’Université.
La critique n’est pas permise en Acadie du Nouveau-Brunswick (elle est sans intérêt ailleurs dans l’Acadie des maritimes). Don’t cry for me Madawaska!
Prix littéraires |
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Officier - L'ordre national de la légion d'honneur - 2016 | |
Doctorat honorifique ès administration publique, Université de Moncton - 2014 | |
Ordre du Nouveau-Brunswick - 2006 | |
Doctorat honorifique ès lettres, Université Sainte-Anne (N.-É.) - 1998 | |
Citation au mérite, National Newspaper Awards, catégorie « chroniques » - 1994 | |
Prix France-Acadie - 1990 |
Titre en vedette |
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Pichette en pièces détachées : éditoriaux, chroniques et commentaires (2008) |
Extrait: Entre « quêteux » on s’haït! Après avoir étonné parce qu’elle est hors norme, la nomination d’Herménégilde Chiasson au poste de lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick suscite encore une controverse. [...] Au lieu de vilipender une personnalité acadienne de premier plan, on aurait intérêt à considérer que la nomination de M. Chiasson au plus haut poste de l’État provincial constitue une première historique. En effet, pour la première fois dans l’histoire du Nouveau-Brunswick, les trois premiers personnages de l’État – le lieutenant-gouverneur, le juge en chef et le premier ministre – sont des Acadiens et, qui plus est, tous trois sont diplômés de l’Université de Moncton, qui marque cette année son 40e anniversaire. Sont-ce là des séquelles de la Déportation? (Éditorial dans L’Acadie Nouvelle, le vendredi 12 septembre 2003). |
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