(histoire
racontée par l'aînée Margaret Labillois)
Il
y a très longtemps, les Mi'kmaq s'installaient durant
l'été près de la berge, d'où ils regardaient les
saumons monter la rivière pour frayer. Puis, un
jour, ils ont remarqué que le saumon ne pouvait
plus se rendre à destination.
Les
castors, à cette époque très, très gros, avaient
construit un barrage en travers de la rivière Restigouche.
Ainsi, les saumons ne pouvaient plus se
rendre en amont pour frayer.
Les
Mi'kmaq étaient très inquiets, car ils savaient
que si les saumons ne pouvaient pas monter la rivière
pour se reproduire, il y aurait une pénurie et le
peuple manquerait de nourriture à l'hiver. Les Mi'kmaq
ont donc tenu conseil. Ensemble, ils ont décidé
que les hommes partiraient en canot pour livrer
bataille contre les castors, ce qu'ils ont fait.
Or,
chaque fois qu'un canot s'approchait d'eux, les
castors claquaient leur immense queue sur l'eau.
Les Mi'kmaq et leurs canots étaient catapultés dans
l'air, puis retombaient dans l'eau. Ils ne réussissaient
pas à vaincre les castors en vue de détruire ensuite
le barrage, car les castors étaient tout simplement
trop gros.
Finalement,
les Mi'kmaq ont gagné la rive à la nage et ont décidé
d'appeler Koluskap. Ils ont demandé à son messager
de l'époque, Huard, de l'appeler.
De
son cri qui a traversé au-dessus de l'eau, Huard
a appelé Koluskap. Ce dernier est arrivé peu après
au campement mi'kmaq à dos de baleine.
Il
a demandé : " Pourquoi m'avez-vous appelé
? "
Les
Mi'kmaq lui ont expliqué que les castors avaient
construit un barrage et que les saumons ne pouvaient
plus monter la rivière pour frayer et se reproduire.
Si cela continuait, il n'y aurait plus de saumon
à manger.
Ainsi,
Koluskap est monté sur le barrage. Une fois rendu
au milieu, il a pris sa massue et a frappé le barrage
si fort que des morceaux ont volé partout. Un de
ces morceaux retombés est devenu l'île Héron et
un autre, Bantry Point.
Koluskap
a attrapé le chef des castors par la queue et l'a
fait tournoyer dans l'air. Lorsqu'il a lâché
prise, le castor s'est envolé pour atterrir des
milles plus loin et il s'est transformé en rocher.
Aujourd'hui, on appelle ce rocher le mont Sugarloaf,
mais en réalité, il s'agit du castor de Koluskap.
Ensuite,
Koluskap s'est retourné vers les autres castors.
Effrayés, ils étaient restés figés. Alors, Koluskap
leur a touché la tête plusieurs fois. À chaque fois,
les castors rapetissaient davantage. Koluskap ne
s'est arrêté que lorsqu'ils ont eu atteint leur
taille actuelle.
Koluskap
a promis aux Mi'kmaq que les castors du Nouveau-Brunswick
ne deviendraient plus jamais assez gros pour construire
un barrage capable d'empêcher les saumons de monter
la rivière. Ils n'auraient plus à s'inquiéter de
cela.
Morale
:
N'essayez pas de réaliser des exploits seul si c'est
trop dangereux. Les hommes ont essayé de combattre
eux-mêmes les gros castors et n'ont pas réussi.
Cela était trop dangereux. Finalement, ils ont demandé
à Koluskap de les aider. Lui, il savait quoi faire.
Parfois,
dans des situations difficiles, il faut demander
l'aide d'une personne plus âgée, plus sage ou plus
expérimentée que nous. Il peut être dangereux d'essayer
de résoudre soi-même un problème sérieux. Dans ce
cas, il y a des aînés pour nous aider.